J’ai rarement passé une aussi grosse journée de merde que ce lundi.
Oui, je sais que c’est déjà ce que je t’ai dit jeudi dernier. Mais tu vois cette scène dans Les Simpsons : Le film ?
C’est exactement ce qui m’est arrivé.
On remonte à dimanche dernier.
J’ai un train de nuit (encore un) prévu à 19h pour Vienne d’où je dois reprendre un train pour Budapest.
J’ai réservé un compartiment plutôt cool en première classe et je suis excité de pouvoir vivre cette expérience.
À 15h30, je pars de chez moi pour prendre le train de banlieue qui m’emmène à Paris.
C’est un trajet que je connais par cœur pour l’avoir fait des dizaines de fois, sans jamais rencontrer un seul problème.
J’ai 3h30 de marge, a priori tout va bien.
A priori.
Après 10 minutes de trajet, j’entends un bruit énorme.
Un gros craquement suivi d’un bruit sourd contre une vitre du train. Comme si quelqu’un nous avait lancé un pavé.
Le train s’arrête et en tournant la tête je comprends que c’est pas bon du tout :
On a roulé sur un arbre tombé sur les voies. En roulant sur cet arbre, on a arraché une caténaire et un morceau du poteau électrique est venu frapper le train.
Plus d’électricité, plus aucun moyen de repartir. On est bloqués entre 2 gares, au milieu de la forêt.
À ce moment, je reste optimiste : j’ai toujours plus de 3h de marge, au pire je prendrai un taxi pour aller à Paris, mais j’aurai mon train.
LOL !
Ce que j’avais pas compris c’est que :
Le chauffeur a interdiction de nous faire descendre sur les voies car il y a un gros risque que l’électricité circule encore et qu’on finisse comme dans un grille-pain.
Le véhicule d’intervention va mettre 1h à arriver sur place.
L’équipe d’intervention va mettre 1h de place à sécuriser le terrain.
L’évacuation de tous les passagers va prendre 1h.
Lorsque l’on peut enfin quitter le train, il est plus de 19h. Mon super train de nuit a déjà quitté Paris et je n’ai aucun plan B pour rejoindre Budapest.
Il n’y a qu’un seul train de nuit par jour et celui du lendemain est complet.
Je regarde le prix des avions, mais en dernière minute je ne trouve rien en dessous de 800€. Pour à peine 3h de vol, ça fait mal aux fesses.
Il ne me reste qu’une seule solution : payer 150€ pour monter dans un Flixbus qui va mettre 19h à rejoindre Budapest.
19h assis sur un siège en plastique, dans un bus.
Ça m’enchante pas, mais pas le choix.
Le bus part dans moins d’une heure, donc la SNCF me commande gentiment un taxi… Qui n’arrive pas.
Après 15 minutes, elle en commande un nouveau qui finit enfin par arriver.
Je monte dans le taxi et je vois que Waze annonce une arrivée à 20h45 à la gare d’autocar.
Soit l’heure exacte à laquelle mon bus est censé partir 😢
À ce moment :
Je viens de passer 3h enfermé dans un train à l’arrêt sans comprendre ce qu’il se passe.
J’ai déjà perdu 250€ de train de nuit et loupé une belle expérience.
J’ai dépensé 150€ pour prendre un bus inconfortable.
Je suis à l’arrière d’une voiture sans aucune garantie d’arriver à l’heure ou non.
Donc quand je te dis que j’étais épuisé mentalement, je sais de quoi je parle.
Sur la route, le chauffeur m’explique qu’il a perdu son permis quelques mois plus tôt et vient seulement de le retrouver.
Ça me rassure : a priori, il sait rouler vite.
On arrive à la gare d’autocar à 20h43, je cours au milieu des bus pour trouver le bon et je monte à bord.
Plutôt que de te raconter mon expérience Flixbus, j’ai juste une photo à te montrer :
Je crois que j’ai pris la photo vers 8h du matin après une nuit de 45 minutes de sommeil.
23h plus tard (oui, on s’est tapés des bouchons sur la route sinon c’est pas drôle), j’arrive enfin à Budapest.
En 36h, j’ai bu moins d’un litre d’eau (alors qu’on est en plein été), mangé un petit sandwich et pas fermé l’œil plus d’une heure.
Pourquoi je te parle de tout ça ?
Parce que malgré le stress, l’inconfort et l’argent perdu : il y a du positif à tirer de tout ça.
L’accident de train qui m’a mis en retard aurait pu être bien plus grave, personne n’a été blessé.
Je suis quand même arrivé à Budapest à la date prévue.
J’ai appris pleins de trucs en écoutant des podcasts et en lisant des articles pendant mes 23h de bus.
Ça me fait une bonne histoire à raconter.
Quelles que soient les galères de transport que je rencontre à l’avenir, ça sera pas pire que ça.
C’est un truc sur lequel je travaille depuis plusieurs mois. À chaque fois que je rencontre une galère, je me dis “Que peux-tu en tirer de positif ?”.
Jusqu’à présent, j’ai toujours trouvé des réponses satisfaisantes.
Gérer un business, atteindre ses objectifs sportifs, garder une bonne santé, c’est déjà suffisamment dur comme ça pour pas s’autoflageller quand les choses vont mal.
La prochaine fois que tu es frustré ou que tu échoues, demande-toi le plus tôt possible ce que tu peux tirer de positif de cette expérience.
Ça ne fera pas disparaître ton problème, mais c’est la meilleure manière de relativiser.
À très vite !